dimanche 11 mai 2014

La non existence. #1

 

 

Assise sur mes envies, je me reconstitue

J'essaie

Les pensées sont censées se bousculer

A force

Avec les yeux qui me piquent

De quoi ai-je l'air ?

 

 

Ils posent le cercueil. On envoie de la terre. Et puis voilà. Il faudra reboucher tout. Un regard inutile vers le trou, parce qu'il faut bien. Et dire qu'après des milliers d'années d'humanité, on en est encore là, à enterrer des corps dans des trous en se figurant qu'ils s'y reposent. Comment pourrait-on se reposer dans un trou...

Il y a deux histoires à partir de là. Il va falloir suivre. L'histoire de celle qui a perdu et l'histoire de celle qu'on retrouve. Il y en aura bien d'autres, après, des histoires, on espère.

 

Brusquement le silence a cogné

Tout le monde s'est rendu compte qu'on ne pouvait plus rien dire

Parce qu'il n'y avait plus rien à dire

Et tout le monde est rentré chez soi.

 

Je n'aurais pas rêvé mieux.
Un jour austère

Pluvieux

Tout ça qui emballe un instant de la comédie humaine.

 

Chacun croit être présent pour l'autre

Mais tout le monde voudrait être ailleurs.

Et au milieu

Ceux à qui tout ça importe peu

Sauf le silence

Et le silence

Qui les envahit.

 

Comment survivre. Ou pas.

 

J'ai pris le temps d'écouter si les choses ont changé autour.

Le monde.

A part le trou qu'on a creusé.

C'est dur à dire

Je ne suis plus vraiment là moi non plus.

Je sens qu'on me tape sur l'épaule

Peut-être quelqu'un.

Je ne mangerai pas quand il faudra manger

Et je ne parlerai pas non plus

Je vous préviens.

S'envelopper dans le silence

Et les laisser faire,

Comme s'ils existaient vraiment.

Comme si la mort n'avait rien de grave

Comme si c'était autre chose que la fin des vivants

Comme si je n'avais pas envie de mourir aussi.