Assise sur mes envies, je me reconstitue
J'essaie
Les pensées sont censées se bousculer
A force
Avec les yeux qui me piquent
De quoi ai-je l'air ?
Ils posent le cercueil. On envoie de la terre. Et puis voilà. Il faudra reboucher tout. Un regard inutile vers le trou, parce qu'il faut bien. Et dire qu'après des milliers d'années d'humanité, on en est encore là, à enterrer des corps dans des trous en se figurant qu'ils s'y reposent. Comment pourrait-on se reposer dans un trou...
Il y a deux histoires à partir de là. Il va falloir suivre. L'histoire de celle qui a perdu et l'histoire de celle qu'on retrouve. Il y en aura bien d'autres, après, des histoires, on espère.
Brusquement le silence a cogné
Tout le monde s'est rendu compte qu'on ne pouvait plus rien dire
Parce qu'il n'y avait plus rien à dire
Et tout le monde est rentré chez soi.
Je n'aurais pas rêvé mieux.
Un jour austère
Pluvieux
Tout ça qui emballe un instant de la comédie humaine.
Chacun croit être présent pour l'autre
Mais tout le monde voudrait être ailleurs.
Et au milieu
Ceux à qui tout ça importe peu
Sauf le silence
Et le silence
Qui les envahit.
Comment survivre. Ou pas.
J'ai pris le temps d'écouter si les choses ont changé autour.
Le monde.
A part le trou qu'on a creusé.
C'est dur à dire
Je ne suis plus vraiment là moi non plus.
Je sens qu'on me tape sur l'épaule
Peut-être quelqu'un.
Je ne mangerai pas quand il faudra manger
Et je ne parlerai pas non plus
Je vous préviens.
S'envelopper dans le silence
Et les laisser faire,
Comme s'ils existaient vraiment.
Comme si la mort n'avait rien de grave
Comme si c'était autre chose que la fin des vivants
Comme si je n'avais pas envie de mourir aussi.