Les chemins qui mènent à quelque chose. Les chemins qui ne mènent à rien. Juste les chemins.
Kyrielle
lundi 25 février 2019
vendredi 18 août 2017
C'est où le vrai bleu?
Des fois, tu as l'impression qu'un truc est bleu
Jusqu'à ce que tu trouves un truc encore plus bleu
A l'image des instants qui s'empilent
Et que tu apprends à apprécier encore plus
Quand tu réalises ce qu'est le temps.
lundi 8 mai 2017
La non existence #6
Ton corps léger qui
devient lourd
Les mouvements qui
t'agitent encore un peu
Le souffle qui vient
Peu après
Comme un éternuement
discret
Tes yeux qui me
regardent
Ou alors ailleurs
Ton corps qui est le
même
Ton odeur qui est la
même
Le calme qui te reste
Et encore pour
quelques instants, la chaleur.
samedi 14 janvier 2017
La non existence #6 [Ce qui se perd]
J'ouvre les yeux et
la communication semble interrompue. La distance est changeante et
les passagers sont flous. La contradiction est palpable, je peux
toucher le trouble du bout des doigts. J'avance sans avancer sur le
sol un peu meuble et mes yeux, comme le reste, sentent qu'il y a une
frayeur quelque part. L'extérieur vient à moi troubler ce qui me
reste de sage. L'assurance et l'angoisse viennent s'entremêler. Je
ne sais plus qui est quoi et à quoi je peux me fier.
Le silence
maintenant est le seul à crier.
jeudi 29 décembre 2016
D'un autre côté
Je ne trouve plus le
sens
N'importe lequel.
Regarder les choses
telles qu'elles sont
Rester droite et
attendre.
Je m'efforce de
comprendre l'extérieur de moi
De faire parler les
objets qui gravitent
Je ne sais pas
autour de quoi ils gravitent
Je ne suis pas au
centre
Je ne le suis plus
depuis longtemps.
Mon rocher n'est
plus là non plus
Je ne sais plus sur
quoi m'appuyer
Qui voudrait rester
là sans bouger ?
Qui ne serait pas
fuyant
ou emporté par la
course des poussières dans le vide ?
J'ai dû faire un
pas ou deux avant de me retrouver là.
Des pas assurés.
Maintenant mes
jambes tremblent
Je ne peux plus les
contrôler
Je pourrais toujours
essayer de danser.
Il n'y a plus de
musique, est-ce que tout ça est bien utile ?
mercredi 28 décembre 2016
La non existence #5 [Poésie du fond sonore]
La
pluie remplit les caniveaux
Elle
brasse les matières entre elles
Les
gens courent sur le fond d'une vieille peinture désagréable et
ordinaire
Les
choses se passent comme elle devaient se passer
Tout
le monde finit par apprendre ce qui doit animer le fond sonore.
Je
suis là où je ne devrais pas être
Je
n'arrive pas à entrer dans mes chaussures
On
me regarde dans les yeux en me posant une question
On
me demande d'expliquer
Le
silence a l'air de gêner ceux qui m'entourent
Le
silence ne me gêne pas
Mais
j'essaie de me montrer gênée
Une
main me touche le bras
Une
joue contre ma joue
Une
perle de sueur coule le long de mon dos
Je
pense que je dois parler
Je
n'arrive pas à voir si j'ai quelque chose entre les dents
On
me regarde dans les yeux en me posant une question
Je
sais que je dois parler
Une
goutte de sueur glisse sur ma colonne
C'est
bientôt à moi de parler
On
fait une blague que je ne comprends pas
J'ai
l'impression que je ne comprends plus rien
Je
pense au repas de demain
Je
sais que j'ai les joues rouges
Je
sais qu'on voit mes joues rouges
Je
sais que ça ne me rend pas crédible
Je
dis une ânerie
Je
ne me souviens plus du titre du livre que je viens de lire
Je
sais que ça ne me rend pas crédible
On
fait une blague que je ne comprends pas
Je
sais que je devrais rire
On
me pose une question
J'aimerais
bien ne pas répondre
Je
ne mets pas en ordre mes arguments
Dans
ma tête je suis déjà passée à autre chose
Je
parle mais je voudrais que ça s'arrête
Une
goutte de sueur coule sous mon aisselle
mes
joues me brûlent
On
me dit de ne pas m'emballer
Je
bois un verre d'eau
Je
regarde ailleurs
Je
fais une liste de tout ce que j'aurais pu dire
Je
déglutis des centaines de fois
Je
m'ennuie
Mes
jambes ne tiennent plus en place
Je
crois que quelqu'un parle
Je
crois qu'on doit l'écouter
Après
tout le monde parle en même temps
Je
pose une question
Pas
que ça m'intéresse
Je
ne sais plus comment faire la conversation
Je
n'arrive pas à voir si ma transpiration se voit à travers mon
tee-shirt
Je
pense à ma séance de maths de demain
Je
prends un carnet parce que j'ai une idée
Quelqu'un
dit quelque chose qui m'intéresse
J'essaie
de suivre mais quelqu'un d'autre parle à côté
Le
bruit de l'horloge m'empêche de comprendre
Je
n'arrive pas à arrêter d'écouter le bruit de l'horloge
Au
bout d'un moment je suis en train de compter les secondes
J'arrive
à 230 sans m'en être rendue compte
Je
n'ai rien écouté et la conversation continue
Je
regarde l'heure
Je
ne sais pas à quelle heure je peux partir
Je
dis que je suis fatiguée
Je
pars
Je
passe plein de portes
Je
ferme les yeux
Je
sais que j'ai fait ce qu'il y avait à faire.
vendredi 15 juillet 2016
Il ne peut pas y avoir que la banalité.
J'aurai trouvé les
mots justes et les phrases
Et tout sera sans
distorsions .
Mes mouvements
seront sans peine
Mon corps me fera
avancer
Mes yeux verront ce
qu'il y a à voir
Les idées
s'enchaîneront fluides, sans douleur et sans retour
sans corrections
jusqu'au bout
d'elles mêmes
Une branche après
l'autre.
J'écris
Et tout à coup, je
regarde mes mains
Et j'aimerais entrer
à l'intérieur.
Pourquoi est-ce
qu'on ne peut même pas voir l'intérieur de soi ?
Comme être moi-même
si je ne connais ni mes os, ni mes muscles, ni mes veines
Si je ne vois même
pas là où tout ça passe et repasse et fait des nœuds.
Ca tire et ça brûle
et je panique.
Le coin parfait que
j'espère sera le plus simple, le plus transparent
Je saurai ce qu'il y
a à savoir et je pourrai me rassurer.
Je réalise qu'il
n'existe pas de mots qui exprime le contraire de la douleur.
Pourtant il y a bien
une sensation quand on n'a pas mal.
Ca paraît tellement
banal qu'il n'y a pas de mot.
Pourtant les gens qui ont souvent mal doivent ressentir très précisément l'absence de douleur
Pourtant les gens qui ont souvent mal doivent ressentir très précisément l'absence de douleur
Quand celle-ci
disparaît un temps
Le manque d'un mot est comme un précipice.
J'aimerais trouver le
coin parfait
Où tout serait hors
du commun
Observable et sans
bornes
Les chemins faciles
à emprunter
Dont on pourrait
apprécier sans réserve le tracé continu, imperturbable et sans ambiguïté.
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