vendredi 15 juillet 2016

Il ne peut pas y avoir que la banalité.



Le coin parfait que j'espère sera le plus calme, le plus clair, le plus limpide
J'aurai trouvé les mots justes et les phrases
Et tout sera sans distorsions .

Mes mouvements seront sans peine
Mon corps me fera avancer
Mes yeux verront ce qu'il y a à voir
Les idées s'enchaîneront fluides, sans douleur et sans retour
sans corrections
jusqu'au bout d'elles mêmes

Une branche après l'autre.

J'écris
Et tout à coup, je regarde mes mains
Et j'aimerais entrer à l'intérieur.
Pourquoi est-ce qu'on ne peut même pas voir l'intérieur de soi ?
Comme être moi-même si je ne connais ni mes os, ni mes muscles, ni mes veines
Si je ne vois même pas là où tout ça passe et repasse et fait des nœuds.
Ca tire et ça brûle et je panique.

Le coin parfait que j'espère sera le plus simple, le plus transparent
Je saurai ce qu'il y a à savoir et je pourrai me rassurer.

Je réalise qu'il n'existe pas de mots qui exprime le contraire de la douleur.
Pourtant il y a bien une sensation quand on n'a pas mal.
Ca paraît tellement banal qu'il n'y a pas de mot.
Pourtant les gens qui ont souvent mal doivent ressentir très précisément l'absence de douleur
Quand celle-ci disparaît un temps
Le manque d'un mot est comme un précipice.

J'aimerais trouver le coin parfait
Où tout serait hors du commun
Observable et sans bornes
Les chemins faciles à emprunter
Dont on pourrait apprécier sans réserve le tracé continu, imperturbable et sans ambiguïté.

jeudi 14 juillet 2016

Brisures

Attends un peu que cet avenir dont on parle encore vienne à s'essoufler
Et que nos rêves s'apprêtent déjà à valser
Qu'un repos qu'on croit lointain commence à semer
Ses silences
Ses regrets.

Et cet homme en chemin qu'on dit avoir croisé
Son pas lourd
Et cet instant sans fin
Ce souvenir qui nous sert en retour l'image de ce qu'on craint
De ce qu'on va craindre
Par dessus tout
Demain
Et encore demain.

Et rien ne sert
Rien ne doit servir d'excuse
Juste le temps qui fuse
Juste le temps.