mardi 28 février 2012

[Anthologie de l'OuLiPo] Quelques locutions introuvables

L'oeuf et la poule

 

Mettre tous ses oeufs en Espagne: s'entourer de précautions inefficaces.

 

Mettre tous ses oeufs en poupe: prendre de gros risques.

 

Mettre tous ses oeufs dans le plat: utiliser toutes ses ressources d'un coup.

 

Mettre tous ses oeufs dans le jardin de quelqu'un: se montrer indiscret, s'imposer.

 

Tuer la poule dans le plat: attendre le dernier moment pour s'acquitter d'une tâche aussi désagréable qu'indispensable.

 

Tuer la poule devant les boeufs: faire un exemple.

 

Tuer la poule sur le feu: agir de façon précipitée.

 

Tuer la poule dans la bergerie: agir avec dissimulation.

 

lundi 27 février 2012

C'est là que tout commence

Je ne bougerai pas d’ici. Je n’aurai pas ce plaisir. Je ne tiens qu’à un fil mai c’est le plus costaud de la terre. Je ne lâcherai pas.

LE REVEIL

C’est un bon résumé. Il faut toujours un commencement. Donc, c’est par-là que je vais commencer.

Ce n’est plus qu’une question de temps. Ca a été long. Enfin. Je crois que c’est là. A mes pieds. Plus qu’à le ramasser. On passe son temps à attendre un nouveau jour et voilà qu’il pointe son nez. Tout neuf. Comme ça.

Le jour où on a déjà tout foutu par terre.

J’ai rangé mes affaires. Laissé en chantier ce qui était à laisser. Ces choses qui s’amoncèlent. On ne sait plus d’où tout est parti. On ne sait plus le jour exact. Le geste exact. Tout est parti de là. Après, la charge est trop lourde. Et l’envie n’y est plus.

Inachevé.

Il fallait donc que tout commence par-là.

samedi 25 février 2012

Barcelone: destructuration, gourmandise et défense du service public

j'ai essayé de choisir 3 photos qui résument ma vision de Barcelone au bout de 5 jours. Voilà donc ce qui m'a sauté aux yeux et aux oreilles.

vendredi 17 février 2012

En attendant Berlin (2)

Le temps sera long

Il est déjà long

 

En attendant,

Je suis surprise par l'espace qui s'étire

Sous mes pieds,

Et sans le vouloir

Je touche déjà du doigt l'essentiel.

 

Avant de partir

Préparer le retour

Vers celles et ceux qui me manquent

Quand je suis là-bas

 

Ici c'est sans doute chez moi

Et quelque chose me manque

 

Je serre dans mes bras ce qui est sûr

Ma ville aussi

C'est à peine si je peux encore me voir de si loin

Un tout petit point

 

Je pourrais m'envoyer valser un moment

En attendant.

 

 

Berlin - quartier Friedrichschain

mercredi 15 février 2012

L'autre

Je ne connais pas l'autre

Je ne sais pas qui elle est

Qui il est

On m'en parle

L'autre est un danger

 

Je ne connais pas l'autre

Je ne sais pas qui elle est

Qui il est

C'est peut-être moi

Je suis peut-être l'autre

 

Tu me regardes pourtant.

Est-ce que j'existe en dehors de toi?

 

 

dimanche 12 février 2012

mercredi 8 février 2012

Il y aura aussi le printemps

Il y a forcément un lieu de silence

Un lieu d'Histoire inattendue

Un flot de souffle continu

 

Il y a forcément un creux dans le mur

Un doute parfait

Un de ceux qui promet du beau

 

Il y a forcément un lieu de solitude

Qui ne rime avec rien

Qui pourrait presque se suffire

 

 

Et de là, regarder les choses telles qu'elles pourraient être.

 

 

vendredi 3 février 2012

Disparition

La colère

La douce attente qu’en enfer ils brûlent tous

L’entière prudence de cacher ça sans doute.

Et le silence quand eux ils dansent tous

C’est le visage qu’on veut montrer sans doute.

 

jeudi 2 février 2012

[La Canaille] Allons enfants

la-canaille.jpg

 
 

Je suis l'appel de l'épée conservatrice

Et il est l'heure, je veux des preuves de ton sens du sacrifice

Allez lève-toi, bats-toi, tue pour moi

Fais couler le sang impur sans demander pourquoi

Viens, suis-moi, je suis la plus belle cause pour mourir

Au nom de toutes tes bouches à nourrir

Contiens ta douleur, fais ton devoir avec passion

Question d'honneur pour la grandeur de la nation

Les traitres et les ordures, moi je leur plante mon drapeau

Et à grand coup de clairon je les torture, je les guantanamo

Ne t'avise surtout pas de renier ton pays

Je te veux docile, écoute et obéis

J'aime la discipline, la hierarchie

Les uniformes et les insignes, je protège l'ordre établi

Respectueux des traditions j'ai horreur du changement

Je tiens à garder ma place, donc je la défends

Testostérone à bloc, je donne dans la gonflette

Ni mauviette ni tantouse, j'ai l'esprit de compet

L'esprit de la conquête, un faible pour les coups bas

Chauvin, imbus de moi, je revendique la grosse tête

Je ne me complais que dans l'excès et la démesure

Homme d'exception, je viens marque l'histoire de ma signature

Je kiffe les bains de foule qui donnent l'assise à mon statut

Ces grandes messes populaires qui t'en mettent plein la vue

Je prends mon pied dans les tribunes de tous les stades

C'est jour de fête, étendard levé, je parade

La foule m'acclame et s'égosille sous mon emprise

Et moi, je rigole quand ça déborde, quand elle se radicalise

Animé par le désir de dominer

Je suis né pour briller et le faire savoir au monde entier

En temps de crise, je gonfle mes rangs dans la misère

Je divise et encourage le repli communautaire

Rien à foutre, chacun pour soi et dieu pour tous

Je croque les faibles, je m'étends, je les repousse

Je fonds sur tous les fronts, refuse de ronger mon frein

Je sais qu'au bout du compte il ne peut qu'en rester qu'un

Fier de mes frontières, je choisis mes étrangers

Si je pouvais les autres, je voudrais tous les étrangler

Les mettre au pas, montrer qui c'est le patron

Piller leurs richesses avant de brûler leur maison

Violer leurs femmes et purifier enfin leurs gènes

J'aime entendre leurs cris pour apaiser ma haine

Je voudrais les voir se prosterner devant mon dieu

Je leur imposerai mes valeurs, fusil chargé entre les yeux

J'ai l'arme absolue pour diriger tout un empire

Je suis la race élue, j'ai foi en l'avenir

J'ai vu les plus grands chefs s'assoir à ma table

Je les oriente, je les conseille, ils me sont tous redevables

A mon actifs, une pléthore de coups d'éclats

De somptueux complots, de messes basses, de coups d'état

J'ai l'art et la manière de servir leurs noirs desseins

De raviver ce feu, même s'il parait éteint

Je suis le silence des pantoufles avant le bruit des bottes

Souveraineté légitime, j'ai l'appui du bulletin de vote

Et ouais petit, j'ai la mainmise au jeu des urnes

Simple formalité que je règle en réunions nocturnes

J'ai la force de déplacer les montagnes, n'aie crainte

Avec moi tu marqueras même la lune de ton empreinte

Abreuve-toi de mon sillon, ensemble tout devient possible

Sous mon couvert, la pire ignominie parait crédible

Enfin

J'érige des monuments à la gloire de mes martyres

Et distribue deux, trois médailles aux soldats qui ont pu revenir

Eternellement reconnaissant, une salve à l'enterrement

Je lâche des fleurs à leur mémoire une fois par an

Je suis la propagande officielle

Ma face sur tous les murs, j'avance béni du ciel

JE diabolise l'ennemi selon mes intérêts

Et joue sur tes peurs pour que la hâche soit déterrée

Je sais très bien comment te retourner le cerveau

Je te travaille au corps jusqu'à trouver ta feille

Vulgaire chair à canon, je ne donne pas cher de ta peau

Je suis ce vent qui rend fou dans les champs de bataille

J'ai le ton, les mots qu'il faut, la chant parfait

Je fanfaronne, galvanise les troupes et mets le paquet

Je suis la voix du patriote aux yeux de braise

Tu connais bien une de mes filles, on la surnomme la Marseillaise.

 

 

La Canaille - Une goutte de miel dans un litre de plombe -2009