"Il y eut des contes avant Perrault, qui ont su traverser les siècles, portés par la parole humaine, transmis de la bouche à l'oreille, façonnés par la voix et polis par l'usage. D'où viennent-ils? De la nuit des temps. Qui les créa? La bouche d'ombre. Sans doûte sont-ils issus de peurs immémoriales.
Et cric et crac! Le conte est dans mon sac!
"Là, elle rencontre le loup qui lui dit:
D'où est-ce que tu viens?
Où est-ce que tu t'en vas?
La petite a répondu:
Je m'en viens de ma Man
Je m'en vais chez ma grand.
Tu t'en viens de ta Man
Tu t'en vas chez ta grand?
Bien. Mais quel chemin vas-tu prendre?
Le chemin des épingles ou le chemin des aiguilles?
Oh! a dit le petit chaperon rouge
Je préfère le chemin des épingles avec lesquelles on peut s'attifer
Plutôt que le chemin des aiguilles avec lesquelles il faut travailller."
"Oh! Ma grand! Comme vous êtes poilouse!
C'est de traînesse et de viellesse mon enfant
Oh! Ma grand! Comme vous avez la poitrine plate!
C'est d'avoir trop allaité mon enfant."
"Le loup a compris qu'il avait été berné
Il a sauté sur ses quatre pattes.
Et a couru derrière la petite.
Il la voyait qui allait vers chez elle.
Juste au moment où il allait la saisir
Elle lui a claqué la porte au nez.
Il s'est dit qu'il l'attraperait bien un autre jour.
Mais tandis qu'il retournait vers la forêt,
il l'entendait de derrière la porte,
qui le narguait en fredonnant cette petite chanson:
Mes petits tétons viendront,
Ma grand-mère, ma grand-mère,
mes petits tétons viendront
Et les vôtres s'en iront."
J.-J. Fdida et R. Lejonc, Le petit chaperon rouge ou la petite fille aux habits de fer-blanc, coll. Contes du temps d'avant Perrault, Didier Jeunesse.
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